ARGENTINELEE
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works
Crystal skies
Crystal skies
Centre
Culturel Coréen de Paris
2, avenue d’Iéna - 75116 Paris
Tél : 01 47 20 83 86
Web :
http://www.coree-culture.org
- L7mxL5mxH5m
/ Centre culturel coréen / exposition « Cristal - Utopie »
/ Commissaire
: Sou Hyeon Kim
- 61 photos + deux vidéos + musiques
Crystal skies_Argentinelee_3 photographies numériques_70 x 100 cm_Paris
Née
en 1975 à Busan, en Corée du Sud, Argentine Lee vit et travaille
à Paris, Séoul, et Tokyo. Diplômée de l'Université
d'Arts plastiques de Busan en 1997, puis de l'Ecole Nationale Supérieure
des Beaux-arts de Paris en 2003, elle a présenté des expositions
en France, en Corée, au Japon, en Allemagne, et aussi en Israël,
en Bosnie, au Portugal… En tant que vidéaste, elle travaille
avec des collaborateurs français (Sébastien Szczyrk, Luc Hespel
pour le son) et coréens (Kim Hyun-Myong, Kim Han-Mil) qui créent
un environnement multi sensoriel autour de ses œuvres, dans une démarche
pluridisciplinaire.
Pour l'exposition au Centre Culturel Coréen, une partie de son travail
vidéo est montrée sous forme photographique, ce qui permet de
mieux percevoir l’architecture du monde visuel d’Argentinelee.
Le titre de l’exposition, « Cristal-Utopie », représente
l’impact des bouleversements socio technologiques sur la subjectivité
contemporaine. Les progrès technologiques se présentent comme
conditions de mise en place d’une nouvelle utopie, mais ils peuvent
aussi être déshumanisants et, en raison même de leur sophistication,
les appareils d’aujourd’hui sont délicats. Dans l’œuvre
Database Panorama, la machine, le programme, le logiciel, sont des outils
de démultiplication des moyens et des forces de l’homme, semblables
en ceci à la structure du cristal, qui est également fragile
et vulnérable.
Les œuvres présentées dans cette exposition illustrent
l’idée d’hyper fragilité d’un système
très élaboré dans des images architecturales qui ne montrent
pas un objet réel mais une structure virtuelle habituellement invisible,
qui représente métaphoriquement la multiplication proliférante
de la technologie et en questionne le sens profond. Eloge ou critique de l’utopie
? Cette exposition permettra au visiteur de faire son choix. _Sou
Hyeun Kim, commissaire d'exposition au Centre culturel coréen de Paris
Vue d'exposition « Cristal - Utopie »
-
3 photos de Crystal skies, 70 x 100 cm
- 40 photos de Database panorama, 20 x 30 cm
- 18 photos de DIGICOSMOS, 20 x 30 cm
- 1 vidéo de X-vision, 20 m
«
Tout au long du parcours de cette exposition, un sort semble planer sur le
paradis illusoire des « machines de vision ».
Conçue en collaboration avec le musicien Sébastien Sczcyrk,
X-Vision (2007) mêle interactions sonores en temps réel et images
numériques. Le spectateur est d’emblée propulsé
au cœur d’une insolite machine de vision. Les mécanismes
de la machine paraissent de prime abord infiniment petits. Mais à y
regarder de plus près et au fil de l’action ce qui s’opère
s’avère être plus complexe. Voilà qu’en pleine
trajectoire, la machine que nous introspections nous tient à l’écart.
Qui sait, serions-nous à notre tour refoulés infiniment plus
loin : aux mannettes d’un engin spatial les seuls détenteurs
des codes d'accès de cet univers ? L’expression visuelle est
soudainement faussée par la présence de particules nano miroitantes…
Celles-ci ressurgissent au sein du système informatique telles des
cristaux tandis que les sons grincent continuellement jusqu’à
arrêt complet. Malgré les contradictions la scène parvient
à conjuguer minimalisme et maximalisme en toute simplicité.
Ces éléments s’apparentent à une plateforme suspendue
dans le temps. Réduite à la plus petite échelle, la perspective
ne nous apporte aucun confort perceptif quel que soit l'angle de vue. Par
la saturation instantanée de l’image et du son, le regard subjectif
que nous porterions à une œuvre « classique » se trouve
diminué : permutations sur l’oubli des émotions humaines,
place à la machine. D’image en image s'égraine un nouveau
langage. Ce qui défile sous nos yeux est servi « brut-de-décoffrage
» faisant allusion à l’âme quasi-mortuaire du système
informatique. Dans notre quotidien et au-delà de cette animation virtuelle
projetée par l’artiste, les machines de vision sont rarement
à l'heure actuelle d’énormes objets. La machine utilisée
pour projeter la vidéo dans le contexte de cette exposition bénéficie
de capacités similaires à celles de l’appareil d’X-vision
: L’objet servant de support à la présentation de l’œuvre
d’Argentinelee évoque un témoignage dans le témoignage.
Les séries Digicosmos et Database panorama constituent des traces
importantes dans le parcours d’Argentinelee. Il s’agit en réalité
des premières photographies inspirées et issues d’extraits
provenant de vidéos portant le même nom. Celles-ci ont été
conçues antérieurement de 2006 à 2008. Réalisées
entre Paris et Pusan, les 18 photographies de Digicosmos tentent de créer
un dialogue entre nos deux cultures. Elles sont représentatives de
la condition post-humaine à l’ère numérique. L’on
retrouve comme dans beaucoup de ses projets, une réflexion désormais
constante sur l’influence que les nouvelles technologies imposent à
nos identités. Les premières photographies de la série
affichent une volonté d’opposition - « farouche »
envers les institutions-phares de nos pays : patrimoine, transports en commun,
plus largement l’environnement naturel et social. En réalité,
pas une photographie n’est ici radicalement marquée par des différences.
Digicosmos viserait plus à nous éloigner pour mieux nous rapprocher
dans notre temps et dans nos modes de vie, ce au moyen des réseaux
informatiques auxquels le « commun des mortels » a recours. Argentinelee
parvient à trouver le rythme pour nous emporter vers le « cosmos
digital » - commun, propre à son œuvre. Non sans une pointe
de futurisme dans la narration des images tout ce qui affère aux nouvelles
technologies du 21e siècle demeure un point d’attache central.
Dans les 40 photographies de Database panorama s’anime une sphère
composée de vides et de pleins. Les rapports de l’homme et de
la machine sont moins mis en évidence pour laisser libre court à
notre perception intime de l’image numérique. Il s’agit
d’un monde à mi-chemin entre le « virtuel-virtuel »
- ses pixels accentués volontairement, et le réel, réel,
une série singulière et à ne pas manquer de suivre de
près ! _ Adrien Pasternak